Débat et réflexion
Rencontre
Nous tentons d’intégrer des temps de réflexion dans chaque projet que nous développons pour mieux appréhender le monde et questionner les pratiques artistiques.
En partant de thématiques liées aux enjeux de la société tunisienne (droits humains, statut de l’artiste, nouvelles solidarités, lutte contre les discriminations, etc.), nous mettons en place régulièrement avec des experts issus de la société civile, du monde associatif et des universités des temps de rencontre et de débat pour faire société. Il s’agit toujours de croiser les pratiques et la réflexion sur ces dernières, ceci afin d’interroger notre monde et de proposer au public d’autres manières de penser.
DÉBATS
Partant du principe que les jeunes, les penseurs et les artistes font aussi la ville et ne doivent pas se résoudre au simple rôle de spectateurs, les ateliers de la ville rêvée sont nés en 2017 au sein du Festival d’Art dans la Cité, Dream City, du constat que le destin de la ville de Tunis est un sujet trop important pour être confié aux seuls hommes et femmes politiques. Cette initiative a pris la forme de quatre conférences-débats suivies chacune d’un atelier participatif. Comment aborder les grands enjeux politiques, sociaux et culturels de notre territoire, entre artistes, penseurs, et jeunes citoyens? Ils ne changeront pas Tunis tout seul mais sans eux le changement ne se fera pas non plus. Ici des jeunes habitants de Tunis ont développé leur vision de la ville en lien avec les quatre thématiques choisies en amont par Adnen El Ghali et Eric Corijn. Une cinquième conférence-débat a rendu les conclusions de cette trajectoire. Vive-ensemble, enjeux environnementaux, gestion des différences et gouvernance locale ont ainsi fait l’objet de propositions et de d’échanges nourris dont le résultat vous est offert aujourd’hui sous la forme de manifeste. Photo ©Pol Guillard
En quoi les activités artistiques offrent un espace de liberté aux enfants en général et à ceux atteints de troubles en particulier ? Quels moyens concrets, dans notre société, pour réactiver les rapports adultes/enfants ? Comment rétablir le dialogue entre l’enfant et son environnement ? Autant de thèmes et questionnements qui seront abordés lors de cette la conférence spécialisée «L’impact de l’Art sur le bien-être psychologique des enfants» que nous organisons mardi 18 février à 14h à notre siège. Ce temps de réflexion et d’échange fait partie des actions du pôle Art et Education-Déconstruire la violence par l’Art- que notre association développe depuis 8 ans. Cette conférence s’inscrit également dans la suite de celle organisée au printemps 2018 sur le thème « Etat des lieux de la violence à l’égard des enfants » et amorcera les pistes de celle prévue à la rentrée scolaire 2020 lors de la parution d’une grande étude scientifique réalisée dans 2 écoles de la médina de Tunis sur la déconstruction de la violence par l’Art. Programme : Accueil par Sofiane Machghoul, directeur exécutif de L’Art Rue « Impact de l’art sur la psychologie des enfants » par le Docteur Zeineb Abbess, pédopsychiatre « Le programme Art et Education – Déconstruire la violence par l’Art » par Ghofrane Ouerghi, responsable du programme Art et Education au sein de L’Art Rue « Méthodologie de réflexion et traits saillants du projet » par Souha Yaâkoubi, psychologue clinicienne « Témoignage d’accompagnement des enfants » par Myriam Skhiri, psychologue clinicienne Témoignage de Nejma Zeghidi, artiste dramaturge en résidence de création avec des enfants Témoignage de Rihab Jebali, Association Tunisienne de Musicothérapie Débat - Libre échange autour d’une Pause-café
Le principe est celui d'une bibliothèque non pas de livres mais d’individus exposés d’une manière ou d’une autre aux préjugés et/ou à la discrimination. L'événement consiste, lors d'un temps convivial et tout public, à rencontrer ces différents livres/individus sous forme de conversation intime entre individus (livre/lecteur) qui ne se seraient probablement pas rencontrés dans un autre contexte. Les Bibliothèques humaines (Human Library) est un concept créé en 2000 par l'organisation danoise pour les jeunes : «Stop the Violence». L'objectif est de travailler sur les stéréotypes et les préjugés que nous avons tous, quelles que soient leurs origines et leurs formes, en aidant les gens à mieux comprendre celles et ceux qui partagent leur communauté. Actuellement les Bibliothèques humaines fonctionnent sur les cinq continents avec plus de 17 ans d'expérience et 70 pays participants. Après avoir été formés par l’organisation internationale de Human Library, nous organisons régulièrement depuis mars 2017 des bibliothèques humaines en collaboration avec d’autres associations de la société civile travaillant dans le domaine de la lutte contre la discrimination ou pour les droits des minorités.
L’idée générale de ce cycle mis en place sur plusieurs mois par L’Art Rue en collaboration avec le journaliste Hatem Bourial était d’interroger les nouveaux acteurs de l'action sociale et culturelle. Sur quelles "mythologies" et quelles postures intellectuelles repose leur engagement ? Comment se tissent les nouvelles solidarités dans les différents territoires de l'éducation populaire ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles ont tenté de répondre les intervenants du cycle "Solidarités, mythologies et territoire" sur fond de réappropriation de la mémoire, redéfinition des stratégies de l'action culturelle et irruption de nombreux novateurs dans la sphère publique. Sur quelles constructions éthiques et selon quelles actions concrètes se développent ces nouvelles solidarités ? Pour le comprendre tout en appréhendant le discours des nouveaux acteurs, le regard des sciences humaines et sociales est venu se conjuguer au discours des novateurs sur leurs propres démarches. Philosophes, sociologues, politologues et juristes ont apporté leur savoir-faire pour mieux cerner des réalités mouvantes et une praxis en cours d'élaboration. Quatre débats ont eu lieu dans le cadre de ce cycle et ont porté sur les initiatives des jeunes dans plusieurs domaines (Débat « Graines de solidarités » et « Créateurs du quotidien »), sur les solidarités des seniors au sein du monde associatif et ailleurs dans des espaces plus inattendus (Débat « L’enthousiasme et le souffle »), sur les nouveaux acteurs du net et leur intrusion hors de l'infosphère dans des enjeux bien réels (Débat « Tous les frémissements du web »), sur les nouveaux territoires conquis et défrichés par l'action culturelle et sociale (Débat « Créateurs du quotidien »).
Après Istanbul, Rabat et Marseille, L’Art Rue a accueilli à Tunis en décembre 2016 le projet «Les Nouvelles Antigones», conçu par l’association Sublimes Portes. Ce projet global s’intéresse aux écritures contemporaines féminines en Méditerranée. C’est un projet original, centré sur la voix et la parole émergente de femmes méditerranéennes du XXIe siècle. Ces femmes sont artistes, poétesses ou bloggeuses, féministes ou militantes pour les droits humains. Via la toile, elles transforment leur parole libre en une prose sauvage et poétique. Il s’agit de textes de résistance et d’engagement. «Les Nouvelles Antigones» incarnent la résistance individuelle, elles imposent leur liberté existentielle en parlant haut et fort, elles démontrent l’imbrication de l’intime et du public, participent à l’Histoire en écrivant leur histoire. Ce projet est destiné à renforcer la création au féminin en amplifiant ces voix, en croisant ces écritures, pour les donner à entendre au-delà de leurs frontières. Le parti pris artistique est engagé, féministe et transnational. Pour nous, association L’Art Rue, concevoir des projets en y intégrant des temps de réflexion pour mieux appréhender le monde est une ligne directrice. Ainsi avons-nous décidé d’organiser à Tunis deux tables-rondes pour permettre la rencontre et l’échange des femmes entre elles et avec un public. Ces deux tables-rondes eurent pour thème Féminismes en Méditerranée avec Wassyla Tamzali (Algérie), Sana Ben Achour (Tunisie, Association Beity), Bochra Triki (Tunisie, Association Chouf) et L’écriture au féminin comme résistance avec Nisrine al Zahre (Syrie), Abir Kopty (Palestine), Amal Claudel (Tunisie, Association Chmal) et Sophie Bessis (Tunisie/France).
Pour nous, la question des droits culturels et du statut de l’artiste avait toute sa pertinence sur le territoire tunisien au moment où le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine poursuivait un travail de mise en place de nouvelles lois autour du statut de l’artiste en Tunisie. Pour les artistes tunisiens, le constat est le suivant : précarité économique de leur situation, absence de statut et, pour certains, difficultés réels à exercer leur art pour des raisons d'atteinte à la liberté d'expression artistique. Cette table-ronde exclusivement dédiée au statut de l’artiste en Tunisie et animé par le journaliste Hatem Bourial a réuni Mme Sonia M’Barek - Ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, M. Bilal Aboudi - Coordinateur au sein du Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine du Programme d'Appui au Secteur de la Culture en Tunisie et Maître Omar Labiadh - avocat spécialisé sur la question des droits artistiques. Ce temps d’échanges a permis aux participants d’acquérir des connaissances sur les textes juridiques, les conventions ratifiées par la Tunisie en matière de Droits Humains et de susciter la réflexion sur la diversité en Tunisie et la situation des groupes vulnérables. La table-ronde s’est poursuivie en groupes de travail selon 8 branches d'activités recouvrant ainsi tous les aspects constitutifs du quotidien de l'artiste : promotion sociale et légale ; liberté de création et le journalisme culturel ; production, distribution et diffusion ; entreprenariat et financement ; accessibilité, réseaux et mobilité ; éducation et formation ; développement et citoyenneté ; espace public. Ces ateliers ont débouché sur une série de recommandations concrètes car il s'agissait de partir des constats du local pour déterminer une ligne de conduite globale.